" Les hommes traversent le temps tragiquement et rapidement ; les choses survivent obstinées ; le temps, à la poursuite de lui-même dans son cycle perpétuel, oublie tout.
  Mais l’existence des choses peut être dilatée grâce à l’art qui devient ainsi, en même temps, souvenir et symbole, mémoire de la frêle existence des hommes. S’opposant à l’écoulement du temps, la photographie est un art privilégié dans la mesure où, précisément, elle est par élection “fixité” et atemporalité. [...] la suspension du temps se réalise dans l’image photographique ; et tout cela dans la coïncidence de l’événement en tant que moment irrépétable de l’éternité, soustraction de ce moment à la corruption de la mort. Et c’est la catégorie de la mémoire, qui renferme en elle instantanéité et éternité, à se révéler l’essence de la photographie. "

Tiziana de Meis et Vito Volpe, dans un texte à propos de Pier Paolo Pasolini